Initialement, le plan était d’aller dans les Dolomites et de faire cette magnifique traversée Sud Nord. Avec LA Covid, tout se complique et malgré notre flexibilité (on attend le dernier moment), les conditions ne sont pas réunies pour partir là-bas.

C’est une destination qui faisait rêver Lionel, Flo et Alexis mais ils ne sont pas butés. Je tiens à les remercier, tout comme tous les clients qui me font confiance, pour avoir cru en moi (c’était notre première sortie ensemble) pour le choix final de l’endroit. Laissez-vous guider : qui mieux que le guide peut vous emmener dans des endroits insolites ? Google vous donnera peut être des avis mais selon moi, un des intérêts justement de prendre un guide, c’est d’aller dans des endroits pas encore référencés sur le net.

Quelques jours avant, je prends la décision de jeter notre dévolu sur la Suisse Centrale qui est en train de se faire arroser abondamment. Les conditions font rêver : il a neigé plus d’1 mètre et il prévoit plutôt très beau !

C’est parti pour 5 jours découpés de la façon suivante : 3 jours de mini raid à ski et 2 jours en étoile autour d’Andermatt. Ca permettra de ne pas avoir des sacs trop lourds et de pouvoir retrouver un peu de confort le 3ème soir.

Le voyage démarre vraiment quand on vient poser la voiture sur le train permettant de traverser le Furkapass : c’est un peu unique ce truc et c’est typiquement suisse !

 

La première journée est consacrée à la montée à l’AlbertHeim hütte. Il fait super chaud et on arrête pas de botter ! Au moins ça a le mérite de stabiliser un peu le manteau neigeux. Arrivée à la cabane, on se remet un petit couloir à la descente histoire de profiter de toute cette belle neige aujourd’hui. Dieu qu’il y en a ! Pour le plus grand plaisir de nos skis et du guide photographe.

Le lendemain, le gardien nous a prévenu, vous allez faire la trace ! A la montée (ça fait tirer dans les pattes) mais aussi à la descente ! Je suis remonté comme jamais pour tracer les 1600m de dénivelé dans la poudreuse. Il fait grand beau, il n’y absolument personne dans le coin, le paradis.

On fera 3 montées-descentes dont une dernière qui n’aura pas été facile pour tout le monde . Arrivée à la Rotondo hütte, on mérite bien notre apéro.Il y a plus de monde au refuge (la veille, on était tout seul) mais c’est franchement pas la cohue.

 

Le 3ème jour, on enchaînera 4 montées/descentes. Et dès le début, on abandonne les rares personnes montées au refuge. On sera encore tout seul toute la journée. Grâce à l’expérience de Pizalp que j’ai pu acquérir, je repére sur les cartes des itinéraires non conventionnels (non répertoriés si vous voulez). Ce qui donnera une super 1ère descente, 1 remontée un peu technique en crampons / piolet. Pour Florent, c’est une première ces crampons / piolet : un peu d’appréhension mais la concentration lui permet de franchir la difficulté sans problème. On sort de sa zone de confort et on se découvre des facultés qu’on ne pensait pas avoir. Il aurait jamais fait ça sans guide !

Des paysages à perte de vue et à couper le souffle toute la journée, un vrai voyage comme je les aime. Et je crois que je suis pas le seul à avoir aimé 🙂

 

On rentre à Andermatt le soir, douche pour tout le monde et odeur pestilentielle dans la chambre !

Temps couvert le 4ème jour. La veille, j’avais préparé des plans sur Andermatt mais avec sa visibilité, ça risque franchement de pas être dément. On s’adapte et on décide de jouer avec le climat et d’aller chercher le soleil pas très loin de là où on est, derrière le Gottard. On aura une pensée émue pour tout ce qui seront restés à Andermatt ce jour là, ça devait pas être dingue à skier.

Nous, on profite du soleil une grosse partie de la journée et ça me permet de découvrir un superbe vallon avec des forêts de mélèze idéale en cas de grosse poudre. On remonte ce vallon et on arrive au début d’une arête menant à un sommet bien isolé. On s’embarque sur l’arête, arête qui se redresse et s’affine au fur et à mesure. Y’a du gaz, ça devient technique, la corde est sortie et devient obligatoire. Alexis et Lionel se concentrent et sortent totalement de leur zone de confort. Sur le coup, ils se demandent pourquoi ils sont là. Mais le soir, les images reviendront en force dans leur tête, avec la satisfaction de s’être “sentir vivre”.
Un super morceau donc cette arête et un super sommet à la clé. Histoire de bien terminer, on descendra un couloir où je leur dispenserai les indispensables conseils pour bien skier en pente raide.

 

Dernier jour à Andermatt et pour clôturer en beauté, on commence par prendre le train pour rejoindre l’Oberalppass, départ de nombreuses randos. Retour ski aux pieds jusqu’à Andermatt après !
Pas mal de vent aujourd’hui, je me méfie comme de la peste des acccumulations de neige. Je prends des distances dans les traversées : un groupe de 2 personnes s’insèrent entre nous, je les laisse gentillement passer devant pour ne plus les avoir dans les pattes. Au final, je crois qu’ils savent même pas où ils vont !

On profite de la poudreuse encore aujourd’hui et on se fera une descente vierge de toutes traces là encore. Retour à Andermatt ski aux pieds 600m plus bas que notre point de départ, merci les CFF !

 

On ne sera pas allé dans les Dolomites, dommage peut être. A contrario, on aura fait 5 jours de folie à skier dans la poudre, sans voir grand monde. Que c’est bon de savoir s’adapter aux conditions, il y a toujours un truc à faire là-haut et je régale de trouver le spot qui va bien.

 

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